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Et pourtant elle tourne encore … Cils et sourcils…
Texte de Habib Ben Salha

Seuil à tous égards intime:
Une source illumine une grenade… L’ombre est-elle plus nette ? Le rouge est diffus, le jaune demeure pour le moment dans l’ombre ; la baie ronde, à saveur aigrelette cache des cercles entourés d’une pulpe rouge ; grise, prise, reprise  la fleur se réveille translucide et ce n’est pas de sa faute !
Seuil invisible :
Les éléments se touchent, s’unissent, se divisent, se retrouvent de nouveau, s’offrent au blanc, enfantent des plans superposés, conjuguent les frissons supplémentaires ; les zones hachurées refusent la combinaison...Que fait- on pour chasser l’humeur fondamentale du corps ? Inventer le noir enseveli.
Seuils :
Sur la possibilité  d’aimer se fonde l’aimance … Il n’est d’encre que  phosphorescente…Mensonge bien minuiste

Microcosme 5 Acrylique sur carton 11 x 11 cm2015

Premier voyage :
Inonde, ô couleur ma naissance, mes babillages, ma petite fenêtre, ma franchise…La main qui a tracé retrace, s’entend, s’écrit, se regarde, se lit dans le même geste. C’est signe à signe, ligne contre ligne, tout contre, espace sur espace que le (عا) ouvrant le nom de l’artiste accueille le fil du prénom ; ça a mis combien de temps ? Selon une photographie archaïque, ce phonème est l’indice de l’œil ; cela donne une forme majeure au corps du voyant. Tel  mouvement (remplir, superposer, effacer,  s’accommoder, s’introvertir, apparaître, désemplir, creuser, disparaître) permet enfin une sorte de libération de l’entretien tête à tête. C’est une sorte d’attaque plastique, musicale, hallucinatoire et de reprise rêvée…Il s’agit d ‘une substitution, distribution, aux marges de l’indicible : des débris d’éternité, des os bleus, un scintillement par-ci, l’au-delà du désir par-là, un vert comme verdure, une amplitude irréductible, une intrusion féminine, un masculin blanc  avec un noir nu, une densité entre  le bleu  fossile, le rouge qui titube, le jaune voyou et bien d’autres indices à la fois…Le ( عا ) lancine, se transforme, habite l’aplat : personne ne reçoit quoi que ce soit qui ne viendrait pas de lui-même ! (  مر )  le verbe se cherche dans le corps amer, l’artiste maintenant doseur se trouve scellé à la génération, à l’entremêlement, au feuillage, au don par le nom…
Deuxième adversaire :
Le point en colère se tourne vers le cercle et se met à vivre le cycle de ses mutations. La succession d’aventures et d’éclats annonce la progression rarement régressive. Le géologue ou l’astrologue ou l’arpenteur ou le paléontologue ou le chimiste laisse venir le murmure évolutif des strates en formation permanente. Le nom porté par le geste de haute musique vit, vogue, mais ne rompt jamais les traces de ses gravitations. Il n’est point collage dans la lumière du jour, ni  écriture saignante, ni larmes de  terre mouillée. Que serait-il alors ? _ Foyer d’éclairs, force tactile…

Microcosme 10 Acrylique sur carton 11 x 11 cm2015

Troisième station :
Le promeneur fait jouer les différences au lieu de nous enchanter une fois pour toutes ; il visite le vivier des signes sensibles, produit des variations au lieu  d’habiter définitivement la dimension ; il apporte des matériaux assurant le renouvellement de l’évasion ; il  brasse rythmes, couleurs nouvelles, nous montre un réservoir de comparaisons, fournit la démesure du réel, étalonne les processus et laisse revenir l’hésitation. Tant il est vrai que, à tort ou à raison, toute ressemblance est une illusion : porte du lisse, avant-limite de la craquelure…Pourquoi donc la nuit déchire-t-elle sa sculpture, le jour brûle-t-il ses dernières certitudes, le matin assassine -t- il ? La terre se couvre de tons bruits bruns, de douleurs indigo ; l’envie s’ouvre aux lèvres cramoisies. Un matin printanier ne meurt jamais…
Quatrième adversaire :
C’est l’ébullition de la matière. Je porte mes rumeurs et mes humeurs, plie et replie ma dernière colère, rumine ses ampleurs et tisse quelques instants de teintes inédites. Je produis une nouvelle caresse, mélange le rugueux et le doux, provoque un divorce transitoire de l’acrylique et de la colle ; c’est grave mais cela ne donne aucune gravure ; je capte la parole silencieuse, tord le coup de l’étendue, invite les astres, boit les nuages, respire le vaporeux, tente une autre fugue, évite la béance... Belle illusion ! L’argile palimpsestueuse refuse de s’inscrire dans le figement.
Sortie honorable, disons conclusion provisoire :
L’invisible promet de reprendre la parole, l’inconnu désire se montrer, le désordre  vibre… C’est peut-être l’encre à l affût de la blancheur entêtée, un brouillon extime… Entends la chute du rouge, l’ocre semble pour le moment dans l’attente ;  tout à l’heure un cliquetis lui donnera des ailes. Je t’assure que l’odeur de femme née de formes fines ne laissera jamais seule la belle blessure au flanc de l’infini …
Habib Ben Salha


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عبد العزيز القرجي

جريدة الشروق 09 فيفري 2023

 

   من جماعة مدرسة تونس

عبد العزيز القرجي

1928-2008

 

ولد عبد العزيز القرجي في تونس عام 1928  في عائلة ترتبط جذورها بجورجيا كانت مختصة بصناعة وتجارة الشاشية.

دَرَس الرسم بمدرسة الفنون الجميلة بتونس على يدي فارجو الذي كان مديرا على راس هذه المؤسسة، ثم سافر الى باريس ليدرس في ورشة بليسون. وعند عودته الى تونس تمتّنت علاقاته مع الفنانين التشكيلين الاجانب الذين كانوا مقيمين بها، وكسب صداقات مجموعة من الفنانين التونسيين الذين اصبح عددهم يتنامى من عشرية الى اخرى. واهم علاقة كوّنها، تلك التي جمعته مع بيار بوشار مؤسس مدرسة تونس التي انظمّ اليها ليصبح عضوا فيها ثم رئيسا لها عام 1969 الى ان وافاه الأجل المحتوم.

وفي عام 1973 أسّس رواقَه الخاص في منطقة البلفيدير بتونس العاصمة، ثم رواق عمار فرحات في عام 1988 بسيدي بوسعيد. وآخر معرض له في حياته كان  خلال  2007 بهذا الرواق، ضم مجموعة من الأعمال الفنية المتنوعة  من رسومات وليتوغرافيا ومنحوتات.

يلجا القرجي إلى أسلوبٍ يعتمد التنقية بالاعتماد على تسطيح اللون والخط البارز والاشكال الهندسية  والتخلي عن التفاصيل... ممّا يفضي بنا إلى شخصيات خيالية و حلمية.

  ففي لوحته "القلب في الكف" مثلا (1990 ، غواش على ورق، 64 على 50 سم) نشاهد مجموعةِ شخوص وأشكالٍ هندسية  في شكل مستطيلات. كلُّ شُخوص واشكال اللوحة  رُسمت بطريقة مُختَزَلة ومفكّكة، لتصبح في شكل مساحات متجاورة  وشبه هندسية بعيدة عن الواقع المرئي وذات ألوان متباينة ورمادية.  فاليد اليمنى التي يرفعها الرجل على يمين اللوحة تبدو اصطناعية مثلها مثل اليد اليسرى. اما انفه فهو مركب. اما المراة المجاورة فهي فاقدة للتناسق الطبيعي. فوجهها مؤلف وفمها مائل. وتتداخل الخطوط التي يعتمدها في رسم الرجل والحصان في اسفل اللوحة، لتصبح مصدر غموض في ادراكنا لوضعيتهما.

 

كل ما يرسمه القرجي في هذه اللوحة في اتصال بالواقع التونسي من خلال ما يضيفه من  جزئيات واشارات. مثل الشاشية الموضوعة على رأس  الرَّجل في اعلى اللوحة، أو اللباس التقليدي التونسي التي ترتديها المراة. ويذكراننا شكلُ القبة وقطع الجليز في اسفل الوحة  بالمعمار التقليدي التونسي.

  لقد استلهم  عبد العزيز القرجي جل مواضيعه من محيطه التراثي. فما يميز مسيرته الفنية عموما، سعيُه إلى ربط العلاقة بين الممارسة الفنية وهذا التراث المحلي التونسي، معتبرا ان المواضيع التي يرسمها ليست في  حد ذاتها هدفا، بل الهدف الاساسي هو في إعادة صياغتها الفنية بطريقة حرة وصادقة.

ولم يكتفي عبد العزيز القرجي بممارسة فن الرسم فحسب، بل كانت له تجارب هامة في فن الخزف. وفي الفترة الاخيرة من عمره قام  بملاءمة رسوماته مع مادتي الصوف والحديد. فجعل من رسوماته الخطية والتصويرية منسوجات صوفية ومنحوتات حديدية بالتعاون مع الحرفيين المختصين.

رحل عبد العزيز القرجي  يوم الخميس 10 جانفي 2008 بعد عمر يتراوح 80 سنة.

نُظّم له في 7  ديسمبر   2017  في قصر خير الدين في مدينة تونس العتيقة بالتعاون مع "رواق القرجي" ومؤسسة "تالان،"  معرض استيعادي كبير  يحمل عنوان "القرجي بصغة الجمع".

سامي بن عامر


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