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Cela fait un bon bout de temps que l’on n’a pas vu Sami Ben Ameur exposer ses œuvres.?
Au vu de sa dernière expo, qui se prolonge jusqu’au 30 avril, on a fini par comprendre que cette hibernation n’était pas motivée par les multiples activités de l’artiste.
Ancien président de l’Union des Artistes Plasticiens Tunisiens, maître de conférences à l’Institut des Beaux-Arts, auteur d’ouvrages spécialisés et de plusieurs articles scientifiques, producteur d’une émission spécialisée en arts plastiques sur les ondes de la Radio Tunis-Culture, on ne peut dire que l’emploi du temps de Sami Ben Ameur n’est pas chargé. Mais l’art qui est en lui semble plus fort que les lois du temps et il se devait de gratifier son public d’une expo après quelques années d’éclipse. Et au vu du grand nombre de personnes présentes au vernissage de son expo, vendredi dernier, dans une galerie de la Soukra, on peut se hasarder à conclure que ce public était « assoiffé ». Ils semblaient attendre cette expo comme les fans de James Bond attendent un nouveau 007 ou les cinéphiles attendent un nouvel Almodovar. Le rendez-vous est donné et tout le monde est passé voir cet « hymne du cosmos » proposé par l’artiste-peintre. On comprend mieux l’éclipse. La vedette du jour n’était pas occupée uniquement par son quotidien, ses émissions, ses étudiants et ses écrits. Il était dans l’espace en train de peindre le cosmos ! Il naviguait dans l’atmosphère pour écouter la symphonie du cosmos et la mélodie de la vie universelle. Il a également voyagé sur la surface solide de la terre pour ressentir ses étendues indéterminées et ses manifestations lumineuses sereines. Il est même rentré sous terre où il a découvert un monde mystérieux, inanimé, physique et minéral. C’est lui qui le dit et nous ne pourrions contredire ce nouveau cosmonaute et géologue. Le résultat de ses voyages, nous le découvrirons dans cette expo où l’acrylique se colle à la terre et aux éléments minéraux. « En peintre matiériste, il arrive à produire des sensations quasi-tactiles de minéral et d’éléments fossilisés avec des impressions de patine et de craquelures rehaussées par l’alternance du rugueux et du lisse », dira Mme Rachida Triki.
En fait, on découvrira dans des œuvres d’arts plastiques ces mêmes craquelures qu’on pourrait trouver sur des terrains rugueux et sur ce que l’on croit deviner sur la surface de la lune ou de mars. Avec, en toile de fond, une obscurité, voire une noirceur qu’on retrouve chaque fois qu’on regarde dans le ciel par une belle nuit étoilée. Les tableaux de Ben Ameur sont ainsi : noirs comme le ciel avec des touches ici et là, faisant de lui l’une des meilleures œuvres de la nature. A la différence que Ben Ameur a donné des formes à ce cosmos et nous a permis de le toucher et de le palper pour mieux le sentir.?
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