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Vers un extérieur futur
Toute connaissance est une construction. Après des années, je continue à considérer l'œuvre, comme rencontre toujours renouvelée avec une matérialité que nous transformons et qui nous transforme à son tour, avec la conviction que toute construction ne peut se constituer en dehors de l'inconfort et du déséquilibre.
Cette exposition se veut être une synthèse du temps révélant mon parcours artistique à travers ses différentes étapes d’hier et d’aujourd’hui, afin de visualiser ses continuités et ruptures.
Du photogramme, support et forme picturale ou collage optique (1987 –1989), aux collages peintures" (1990 – 1993), ensuite aux collages simulés (1994), jusqu’à mes peintures reliefs incluant mes espaces fœtaux, souterrains, physiques, minéraux, célestes… (1995 – 2014) je continue dans mes œuvres d’aujourd’hui à naviguer dans le cosmos pour mieux écouter sa symphonie, en me fiant davantage à l’énergie du geste, à la luminosité de mes couleurs et à l’immatérialité de mes espaces. Le cosmos n’est il pas en nous? Nos gestes dégageant l’énergie, soufflant le vent et diffusant la chaleur, ne sont-ils pas les témoins ?
De l’organique à l’inorganique, du solide au fluide, du matériel à l’immatériel, d’une énergie accumulée et souterraine aux gestes libérés et aux espaces dynamiques, du sombre au lumineux, de l’opaque au transparent, de l’accumulé au vaporeux, de l’introverti à l’extraverti, du macrocosme au microcosme, ma peinture s’ouvre aujourd’hui sur un extérieur futur et dynamique. On y trouve de l’air, du vent, des veines et de la lumière, faisant de lui un monde émergeant, toujours sondant l’ambigüité de la vie, mais s’accommodant à mon temps actuel et répondant au vécu.
Au fil du temps, nos œuvres se transforment, se multiplient et se complètent, pour construire chemin faisant nos réflexions, à partir de nos péripéties, de nos doutes... L’Œuvre au masculin est pluriel, mais il est fondamentalement singulier.
Sami Ben Ameur